Lorient : La médiation, vers « un meilleur vivre ensemble »
Vice-présidente du tribunal de grande instance de Lorient depuis 2011, Marguerite Desai-Le Bras est chargée de promouvoir la médiation au sein de la juridiction. À son arrivée, elle en était à ses balbutiements dans la sphère familiale. Aujourd’hui, la médiation a poussé les portes de tous les contentieux civils : construction, succession, liquidation de régime matrimonial, conflit de voisinage, problème de copropriété…
En matière familiale, dans son jugement, le juge peut enjoindre au couple de s’orienter vers la médiation s’il sent les deux parents disposés « à regarder l’autre comme une personne, non plus comme un problème, et à travailler sur leurs conflits internes, qui tournent autour de l’émotionnel, du ressenti, de la reconnaissance… ».
75 à 80 % de réussite
Le juge aux affaires familiales (JAF) peut aussi, avant même de statuer sur la globalité du dossier, ordonner une médiation. Au terme d’un délai de six mois maximum, il constate, soit l’absence d’accord entre les parties et le dossier reprend son cours, soit un accord partiel – il valide les points d’accord et tranche sur le reste -, ou enfin un accord complet et il l’homologue. L’an passé, sur la cinquantaine de médiations ordonnées par un JAF, 75 à 80 % ont affiché un taux de réussite total ou partiel. « Même si leur désaccord persiste, le positionnement des gens n’est plus le même ; la médiation a permis d’apaiser la relation », observe Marguerite Desai-Le Bras. Selon elle, « il est important que la médiation rentre dans nos cultures car il y a de plus en plus de judiciarisation, alors que la justice a de moins en moins de moyens et est complètement engorgée ».
Du sur-mesure !
Partisane d’une « médiation humaniste », en ce qu’elle permet de responsabiliser les gens et de ramener du sens à l’autre, elle voit dans ce mode alternatif de règlement des différends (existent aussi conciliation, procédure participative, arbitrage…), une façon de déboucher sur des décisions individualisées.
« La justice, c’est du prêt-à-porter, car le juge à qui on demande de régler un conflit, va offrir quelque chose de tout fait ; la médiation permet, elle, d’aller vers du sur-mesure, les gens prenant eux-mêmes des décisions qui vont convenir à tous », explique-t-elle.
En synergie avec les organismes conventionnés que sont la CAF et l’UDAF et les associations privées (Ambo, Conseil médiation Morbihan), Marguerite Desai-Le Bras n’a de cesse de promouvoir la médiation. Le personnel de justice y est formé tandis que des rapprochements sont en cours avec la chambre des notaires et les avocats pour les faire rentrer dans la boucle, en matière de successions et liquidations de communauté.
L’an passé, une médiation sur les litiges liés aux frais de maison de retraite des anciens a été mise en place avec le Conseil départemental. En projet maintenant, mettre du lien entre les grands-parents et leurs petits-enfants afin « d’éviter une procédure judiciaire et apaiser la relation avec l’autre… ». (Extrait de letelegramme.fr
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